Skip to content

Mon ami Bernard Arcand, anthropologue, disait que la différence fascine, mais fait peur

Bel exemple.

Le Sardinian [un navire arrivé d’Europe à Québec] nous a amené une tribu bien intéressante : six familles turques, quatre ours et cinq singes ; en tout quarante-quatre individus tant bêtes que hommes, femmes et enfants.

Ces nomades sont vêtus, ou plutôt affublés de haillons multicolores, les enfants de vieux habits trop grands et les femmes de restes de fichus de tous les pays.

La plupart d’entre eux ont été élevés en France et parlent un français très pur.

Leur intention est sans doute de donner des exhibitions dans les rues, mais nous espérons que l’autorité municipale prendra les moyens d’empêcher ces scènes disgracieuses.

L’Électeur (Québec), 30 avril 1895.

 

Le lendemain, le quotidien de Québec ne mentionne pas la présence de ces nouveaux arrivants, mais se dit heureux du retour d’un orchestre italien :

L’orchestre italien a recommencé ses concerts dans nos rues et sur nos places publiques à la grande satisfaction de la foule.

L’Électeur (Québec), 1er mai 1895.

 

Déjà, le 27 avril 1894, ce quotidien de Québec avait écrit :

On voit aujourd’hui circuler en ville des groupes hideux de femmes, d’enfants et de singes plus sales les uns que les autres.

Ce sont des échantillons de l’immigration (desirable et assisted) que vomit l’Angleterre sur cette colonie. Tous les citoyens qui ont vu cette invasion sont indignés et se demandent si le Canada va être longtemps le dépotoir des vieux pays.

Nous appelons l’attention du Conseil de ville, qui se réunit ce soir même, sur cette invasion d’affamés sans occupation et sans feu ni lieu.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS