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Nous voici en carême

Dites, avez-vous reçu les Cendres ce matin ?

Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.

Défendu dorénavant de manger gras.

La consommation de viande est interdite pour les 47 prochains jours, sauf pour le jeudi de la mi-carême.

En Italie, à Naples, on a une manière particulière d’entrer en carême. La voici.

Il existe à Naples une très ancienne coutume. Dès que le carnaval a pris fin dans les rues des vieux quartiers, on tend entre les maisons, à la hauteur du faîte, une corde où l’on suspend une sorte de poupée, grossièrement fabriquée par quelque femme du peuple, avec des chiffons, et qui personnifie le Carême, (la Quaresima).

Cette poupée est vêtue du traditionnel costume napolitain, robe noire et coiffure blanche. Elle tient, d’une main, une quenouille et, de l’autre, un fuseau, symbole du travail, que les Italiens du Sud considèrent sans doute comme une des formes de la pénitence.

Aux pieds de la fileuse est fixée une orange où l’on enferme sept plumes d’oie, correspondant aux sept semaines du Carême. Chaque semaine, on arrache une de ces plumes, et, le samedi saint, au matin, il ne reste plus que la dernière. On attache alors à l’orange des pétards.

Aussitôt que le coup de canon du fort Saint-Elme annonce midi, les clochers des églises commencent à sonner à toute volée pour saluer la résurrection du Christ. Aux premiers tintements, comme le montre notre gravure, on met le feu aux pétards dont les détonations se mêlent aux cris d’allégresse de la foule, où les signes de croix et les formules de dévotion alternent avec les joyeux lazzis et les propos profanes.

 

La Presse (Montréal), 3 mars 1900.

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