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Je sors de mon créneau 1880-1910 pour un instant

C’est que, pour un mandat, je dois documenter l’année 1919 à Québec. Et j’apprends par les journaux que, même si l’armistice est signé le 11 novembre 1918, la démobilisation est très longue à se faire.

En mars 1919, des soldats, du Québec en particulier, sont encore cantonnés en Angleterre et protestent, car ils ont vraiment hâte de rentrer. Parfois, des familles ne connaissent même pas le sort des leurs. Des situations étonnent.

Voyez cette image. Le quotidien Le Soleil, de Québec, édition du 6 mars 1919, l’accompagne de ce texte.

Le Soleil reçoit d’Angleterre, du camp de Bramshott, une lettre avec une photographie. La lettre vient du soldat Louis Deshaies, du 10e bataillon canadien de réserve, au camp de Bramshott, compagnie « B ».

Le soldat Deshaies dit qu’il a été avec le soldat dont il, envoie la photographie. Il dit qu’il ne se rappelle plus son nom, et que d’aucuns lui ont dit que le jeune homme est mort.

Il semble que le soldat dont nous publions la photographie a donné à son confrère d’armes Deshaies des souvenirs qu’il voulait faire parvenir à la famille, que Deshaies demande, par l’entremise du « Soleil », le nom et l’adresse des parents de son ami.

Si quelque lecteur du « Soleil » reconnaît la photographie du soldat ci-haut donnée, il rendrait un service en communiquant immédiatement avec le secrétaire de la rédaction, au « Soleil ».

Deux jours plus tard, sous le titre « Vont-ils retrouver le disparu ? », le quotidien de Québec rapplique.

Dès hier, nous avons reçu deux lettres de personnes de cette ville prétendant reconnaître sur cette photographie l’une son fils et l’autre son neveu. L’une de ces lettres vient de Mme Elzéar Cardinal, 16 rue Letellier, Québec, dans laquelle elle dit qu’elle pense reconnaître le soldat Louis Létourneau, son neveu.

L’autre lettre signée d’une personne de cette ville : « J’ai été frappée en voyant la photographie publiée sur votre journal, jeudi dernier. Je puis peut-être me tromper, mais je trouve qu’elle ressemble beaucoup à celle de mon fils parti sur un navire américain et dont je n’ai pas eu de nouvelles depuis que les États-Unis entrèrent en guerre [en 1917]. Je le croyais prisonnier des Allemands ou tué à la guerre. J’irai vous porter la photographie de mon fils afin que vous puissiez la comparer avec celle que vous avez. Je serais si heureuse d’avoir des nouvelles de mon fils et de pouvoir le retracer.

Jusqu’à la fin du mois de mars, on n’en saura pas davantage au sujet de ce soldat méconnu.

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