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De l’écrivain et poète suisse né à Lausanne, Maurice Chappaz (1916-2009)

Prière pour renouveler le monde

Les morts et les vivants ressemblent à des abeilles par jour d’orage, ballottées, soufflées vers la ruche, transportant accroché à leurs pattes le grain de pollen jaune qui va devenir une divine nourriture. Notre destinée heureuse ou malheureuse est le nectar d’êtres invisibles qui se délectent de chacun de nos instants.

Sont-ce nos aimés disparus ? ou des crapules de dieux des buissons ? Ce sont nos aimés qui sont les saints, les dieux, les futurs amis inconnus. Et en eux s’accomplit l’éternel retour. Nos actes visent l’avenir et atteignent tout le passé.

Parfois même ce sont les morts, les abeilles, qui retraversent la vie chargés de l’amour par qui les oiseaux chantent, les fleurs nous éblouissent.

Puissé-je être parmi eux.

Cet autre à la trace du ciel.

 

Extrait de son ouvrage À rire et à mourir, publié aux Éditions Empreintes en 1983, reproduit dans Anthologie de la poésie française du XXe siècle, Paris, Gallimard nrf, 2000, p. 140. Édition de Jean-Baptiste Para, préface de Jorge Semprun.

Cette abeille-ci a délaissé son essaim, sa meute, pour vivre sa vie dans ce lieu que nous partagions, elle et moi. Elle aimait beaucoup boire et butiner aux alentours sur le terrain. Lorsque je changeais l’eau du bain d’oiseau, elle s’impatientait et me tournait autour tant que le contenant d’eau n’avait pas été remis à sa place. Il me fallait lui expliquer ma démarche. Finalement, après une quarantaine de jours, elle est morte et je l’ai mise en terre dans mon lieu. Vous en saurez davantage en consultant ce billet.

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