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L’ouie des papillons

Dans les recherches menées en ce moment sur la Nature, nous sommes à faire de grandes découvertes. Voici un nouveau sentier.

Jane Yack, biologiste, spécialiste en neuroéthologie, enseignante à l’université Carleton, à Ottawa, travaille sur un groupe de papillons de la famille des nymphalidés, où l’on retrouve de véritables « vedettes », comme le Monarque, la Belle Dame, le Vulcain, l’Amiral, le Vice-Roi, le Morio et les Satyres, des Appalaches, fauve, ocellé et perlé.

La plupart des membres de ce groupe, selon la chercheure, ont des oreilles à la base de leurs ailes. Si les papillons tiennent leurs ailes élevées, on dirait que les oreilles se trouvent là où sont leurs aisselles.

Ces oreilles consistent en des membranes tendues sur des trous ovales qui vibrent devant un son qui leur parvient. Ces vibrations enclenchent des signaux électriques dans les nerfs de ces insectes. Et ces oreilles seraient particulièrement sensibles aux basses fréquences, soit celles du langage humain.

Mais il y a une différence entre les papillons de jour et ceux de nuit, qu’on appelle « moths » en anglais. Les papillons de nuit n’entendent pas notre langage, car ils sont sensibles aux hautes fréquences contrairement aux papillons de jour.

Au fil des ans, dans la famille des nymphalidés, madame Yack a remarqué que les Satyridae, dont on retrouve 13 espèces de papillons au Québec, ont d’étranges veines sur les ailes qui sont de minuscules tubes d’air bizarrement gonflés. Dans ce cas, ces veines permettent peut-être aux Satyridae d’entendre.

À ce sujet, des travaux menés à l’université de Toronto ont montré que ces veines serviraient en effet au fonctionnement de l’ouie chez ces papillons.

Cela dit, les chercheures se posent tout de suite au moins une question : pourquoi l’ouie chez les papillons si ceux-ci sont silencieux ? Sans doute pas pour s’entendre les uns les autres. Ceux de nuit, cependant, ne sont pas silencieux, semble-t-il.

Manifestement, on s’engage dans un magnifique sujet de recherche.

Vous savez lire l’anglais et souhaitez en savoir davantage, gagnez cet article que m’a envoyé mon fils et qui me sert ici d’info.

 

Ed Yong, The Butterflies That Hear With Their Wings, The Atlantic, 17 octobre 2018.

La photographie est celle d’un Satyre perlé, un de ceux qu’évoque l’article de The Atlantic, prise en juillet 2014. Immobile, à un peu plus d’un mètre de moi, celui-ci m’a tenu pendant 12 minutes, alors que je lui parlais à voix basse, lui demandant à quoi il jouait, à celui qui partirait le premier ? Et il n’a jamais bougé, me regardant… et finalement, c’est moi qui me suis éloigné. Je n’ai pas manqué de lui dire en partant qu’il avait gagné.

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