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Voilà un moment que la presse québécoise ancienne ne nous avait pas proposé un peu de paranormal

En voici provenant de l’État de New York.

On ne parle en ce moment à Malone (New-York) que des bruits étranges qui se font entendre régulièrement dans une maison d’Edwards street et qu’une visite du constable n’a pas eu le don de faire cesser.

La maison hantée est occupée par un sieur Tallman et sa famille. La belle-mère de Tallman, une dame La Sabe, qui était une fervente catholique, est morte il y a quatorze ans ; elle avait souvent tourmenté son gendre pour qu’il embrassât la religion catholique.

Tallman lui avait répondu qu’il n’était pas préparé, mais il avait ajouté que si, après sa mort, elle revenait et lui apparaissait pour lui dire quelle religion il devrait professer, il ne manquerait pas de suivre ses conseils. Tallman est convaincu aujourd’hui que c’est sa belle-mère qui revient comme il le lui avait demandé, et il s’est empressé de se convertir au catholicisme.

Il dit encore que la défunte lui a fait une terrible révélation, à savoir que son fils Arthur, malade depuis longtemps, ne tarderait pas à mourir, et c’est comme cela qu’il s’explique la continuation des bruits mystérieux, qui auraient dû, semble-t-il, cesser aussitôt après sa conversion.

Un reporter sceptique a voulu se rendre compte par lui-même de ce qui se passait dans la maison hantée, et il s’y est rendu à dix heures du soir. Lui aussi il a entendu les bruits mystérieux, parfois comme trois coups légers frappés sur une cloison, d’autres fois une série de coups violents, mais assourdis.

Par moments, les coups sont si forts qu’on les entend distinctement dans les maisons voisines, et des centaines de curieux stationnent souvent dans la rue jusqu’à une heure avancée de la nuit pour écouter ces bruits que personne ne peut expliquer.

Les avis sont très partagés au sujet de ce phénomène. On fait remarquer que Tallman est pauvre, qu’il a été longtemps assisté par le temple méthodiste qu’il fréquentait, et qu’il n’avait donc aucun intérêt à changer de religion ; on le croit par conséquent absolument étranger aux bruits qui se produisent dans sa maison. Mais ce qu’il y a de plus bizarre dans toute cette affaire, c’est que l’enfant malade, le jeune Arthur, prétend ne rien entendre des coups frappés, alors qu’ils sont quelquefois assez retentissants pour tenir en éveil tout le voisinage.

C’est ce que confirme la famille Tallman dans la croyance que les bruits mystérieux ne cesseront que lorsque l’enfant sera mort.

 

Le Soleil (Québec), 13 octobre 1897.

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