À Berthierville aussi, on vit d’espoir
La mer blanche
À l’heure actuelle, à moins qu’il ne se forme dans le bas du fleuve quelque digue, nous pouvons espérer que l’eau ne montera pas davantage. Tout danger est maintenant disparu. La grosse gelée de samedi dernier a fait retirer l’eau.
Depuis quelques jours, la glace semblait vouloir se briser, malgré qu’elle ne bougeât pas. Hier après-midi, alors que nous nous y attendions le moins, elle a marché à quelque distance de la ville. Elle n’a fait aucun dégât et nous pouvons nous attendre que la débâcle s’effectuera d’une heure à l’autre.
Les nombreuses barges qui ont passé l’hiver emprisonnées dans la glace attendent que le fleuve soit libre pour commencer la navigation. Les réparations qu’elles nécessitent chaque année sont en grande partie terminées.
La Patrie (Montréal), 22 avril 1907.
La photographie est prise le 22 février en bordure du fleuve à Yamachiche. Regardant vers l’ouest, vers Berthierville, on voit le lac Saint-Pierre s’étendant devant nous. Il faut savoir que ce lac constitue une sorte d’enflure, longue de 38 kilomètres et large de dix, qui se forme dans le fleuve. Tout au loin, on aperçoit une cabane à pêche.
