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« La plantation du mai sur la glace »

Les Français qui sont venus prendre racine le long du Saint-Laurent ont apporté une coutume de chez eux, la plantation du mai. Chaque année, au printemps, on  se rendait devant la maison du seigneur pour lui rendre hommage, en quelque sorte, en plantant le mai.

Or, il se verra plus tard des plantations sur la glace du fleuve ou d’une rivière lorsqu’arrivait le 1er mai. Encore récemment, en 2013, on rendait hommage à une dame de Montmagy dont le grand engagement social n’a jamais défaut. De là, la photographie ici.

Retournons lire Édouard-Zotique Massicotte à ce sujet.

À la plantation du mai devant la porte des seigneurs, des curés et des capitaines de milice, il faut joindre une variante qui pourrait avoir été inaugurée au Canada. Nous voulons parler de la plantation du mai sur la glace.

Au dire des anciens, cette pratique curieuse consistait en ceci : lorsque la débâcle du Saint-Laurent ne s’était pas produite le 1er mai, à un point quelconque, les riverains prenaient prétexte de l’occurrence pour aller planter un mai au milieu du fleuve et l’on célébrait l’événement « toujours mémorable » par des réjouissances bruyantes.

Nous avons  quelques dates à ce sujet. Le fameux Almanach des adresses de Montréal pour 1819 (Doige) note que, le premier mai 1817, un mai fut planté entre Montréal et Lévis. Ce fait n’a pas dû se répéter souvent.

Par ailleurs, la mère Marguerite-Marie, annaliste du monastère des Ursulines des Trois-Rivières, trouve dans ses papiers les détails suivants :

En 1872, un mai fut planté sur la glace à la banlieue de la ville trifluvienne, vis-à-vis la maison d’un nommé Olivier Duval.

En 1875, à Sainte-Angèle-de-Laval, même cérémonie. Le mai, raconte un témoin oculaire, était un superbe sapin orné d’un drapeau qui claquait au vent. Les organisateurs de la fête avaient été les traversiers qui font le service entre Trois-Rivières et Sainte-Angèle l’été comme l’hiver. Ordinairement, le pont de glace ne dure pas longtemps après le premier mai, mais cette fois il résista plusieurs jours.

Par ce qui précède, il, semblerait que c’est dans la région des Trois-Rivières que la coutume fut observée le plus souvent, non pas que la température y soit plus froide qu’ailleurs, mais plutôt à cause de sa situation au pied du lac Saint-Pierre, endroit où la débâcle a toujours été difficile.

 

Édouard-Zotique Massicotte, « La plantation du mai autrefois », Bulletin des Recherches historiques, vol. 5 (1923), p. 151s. Cité par Madeleine D.-Ferland, Coutumes populaires du Canada français, Presses de l’université Laval, 2e édition, 1972, p. 127.

L’illustration provient du site «Montmagny et les îles, Une aventure douce et salée». Le 22 mai 2013, on honorait Madame Jeanne Lévesque-Boulanger, une Magnymontoise au grand engagement social dans son milieu.

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