Quelques constats venus de la lecture d’Anton Ehrenzweig
Le grand ouvrage d’Anton Ehrenzweig (1908-1966) est une longue réflexion, costaude, sur la psychologie de l’art moderne, L’Ordre caché de l’art. Son sous-titre : Essai sur la psychologie de l’imagination artistique. L’auteur aurait pu également nous proposer : Psychanalyse de l’œuvre créatrice.
C’est costaud, il faut chausser des souliers de bœuf, mais plein d’idées nous viennent à la lecture de l’œuvre. En voici trois :
Le créateur et l’enfant ont la même aptitude dans leur démarche de création. Ils saisissent, ils perçoivent une structure globale autour de laquelle ils travaillent, plutôt que de s’attarder à en analyser les éléments particuliers.
Ils progressent sur un front plus large pour maintenir ouvertes des options contradictoires, et c’est là la complexité même d’une recherche créatrice.
Par ailleurs, l’être créateur doit affronter le chaos dans son œuvre avant que le balayage (le « scanning ») inconscient vienne réaliser à la fois l’intégration de son œuvre et celle de sa propre personnalité.
Anton Ehrenzweig, L’Ordre caché de l’art, Essai sur la psychologie de l’imagination créatrice, Paris, Gallimard, 1974. Traduction de l’anglais par Francine Lacoue-Labarthe et Claire Nancy, préface de Jean-François Lyotard.
La photographie de mon fils fut prise par le Trifluvien Jean-Pierre Daigle, décédé au début des années 1980, qui adorait ce mode d’expression artistique.