Vous arrive-t-il de porter attention aux odeurs d’un sous-bois, d’une forêt ?
Pour le botaniste français Francis Hallé, il n’y a pratiquement rien chez les plantes qui soit malodorant.
Même lorsqu’elles sont mortes et décomposées, les parfums qu’elles dégagent sont plus mélancoliques qu’agressifs et il est parfaitement possible de s’attacher à l’odeur de la mort des plantes, odeur des chantiers d’abattage ou des scieries, odeur des charpentes ou des coques de vieux bateaux, odeurs de feuilles mortes, de bois pourri, d’humus ou de sous-bois. L’explication, là aussi, est biochimique. La décomposition des hydrates de carbone, notamment la cellulose, ne génère aucun produit malodorant.
Des exceptions existent, faciles à interpréter : quelques légumes riches en protéines — choux, aubergines, haricots, soja, pois, etc. — sentent très mauvais lorsqu’ils se décomposent […]
Incontestablement, c’est du côté des odeurs agréables que les plantes déploient tous leurs talents : odeur d’un champ d’algues à marée basse, odeur fraîche qui règne dans une pinède, parfum du foin que l’on vient de couper, odeur du riz mûr sur les terrasses des campagnes asiatiques, arôme d’un bon café fraîchement percolé, odeur d’un vieux jardin sous les premières gouttes de pluie d’été. Même Buffon est sous le charme : « Un air léger dont je sentis la fraîcheur m’apporta des parfums qui me causèrent un épanouissement intime et me donnèrent un sentiment d’amour pour moi-même. »
Francis Hallé, Éloge de la plante, Pour une nouvelle biologie, Paris, Éditions du Seuil, 1999, p. 156.
parfois en passant en sous bois en hiver il y a une odeur poivrée agréable. Je n’arrive pas a savoir de quel arbre ou arbuste cela provient . Quelqu’un peu-il me renseigner ?
L’appel est lancé.
Si vous avez une réponse, monsieur Daniel aimerait bien la savoir.
Mais sans doute que les hivers québécois de froid et de couverture de neige ne permettent guère aux parfums de sa manifester.
Où que vous soyez alors, votre réponse pourrait être intéressante pour monsieur Daniel.
Sans savoir dans quelles régions Monsieur Daniel a pu sentir cette odeur, je pourrais suggérer le myrique baumier ou encore la comptonie voyageuse… Bien sûr, il ne faut pas que le couvert de neige soit trop épais car le premier ne dépasse pas 1,25m et la comptonie est un peu plus courte…
Quoi qu’il en soit, ces deux arbustes de la même famille ont des parfums très particuliers et pénétrants, odeurs un peu résineuses, liées au thym, à l’eucalyptus…
Peut-être aussi un arbuste un peu plus élevé, l’aulne crispé… Les chatons mâles dressés persistent en hiver… et on les consomme sous le nom de « poivre des dunes »… Peut-être l’odeur s’en dégage quand on les frotte au passage ? Je n’ai pas fait l’expérience…
Voilà, monsieur Daniel.
Merci beaucoup, madame Esther.