Autrefois, les chants de Noëls, on les appelait simplement « noëls » (Second de deux billets)
Allons maintenant en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, dans les pays scandinaves et aux États-Unis, puis en Italie.
En Angleterre, les chants de Noël sont souvent remplacés par des hymnes dites au canon. Christmas consiste surtout en réjouissances gastronomiques ; un mois avant, on commence la confection du pudding.
Puis viennent les Illustrated Christmas numbers du Graphic London News, si répandus et si populaires, et que des essais plus ou moins heureux font rappeler ces jours-ci à Paris. Le concours des animaux gras a vivement déjà préoccupé les esprits. Le Cattle-show a lieu à Londres quelques jours avant Christmas ; aussi les boucheries et les marchands de volailles exposent-ils les bêtes primées, qu’on s’arrache.
Les théâtres jouent des pantomimes, jubilation du peuple, et parfois l’aristocratie s’y glisse. Christmas sans pudding, sans chants pieux et autres, sans pantomimes, ne serait plus Christmas.
En Espagne, les auteurs de noëls se nomment villanieras, comme en France, ce sont surtout les gens de la campagne, pastoureaux et vilains, qui s’adonnent à ces poésies naïves.
Vers le milieu du dix-huitième siècle, à Valladolid, on représentait encore un mystère dans la nef chrétienne ; parmi les personnages, plusieurs portaient des masques et les noëls étaient accompagnés par les violons et les guitares.
En Allemagne, en Danemark, et en Suède, en Norvège et aux États-Unis, Christmas est à peu près comme en Angleterre.
En Italie, les noëls sont chantés à grand orchestre, et rien ne peut donner l’idée de la magnificence des cérémonies religieuses de cette époque, devant les Madones ; les jeunes filles chantent des villanelles et des cantiques, ainsi que les cornemuseux et joueurs de vielle connus sous le nom de Zampognari. La coutume est de faire entrer dans les palais et de désaltérer les chanteurs de nuit.
Le Canadien (Québec), 24 décembre 1886.
Les Zampognari italiens apparaissent sur le site suivant.