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« L’instinct des bêtes »

L’instinct chez les animaux tient quelquefois du merveilleux. On n’a pu encore expliquer d’une manière satisfaisante comment les pigeons voyageurs peuvent revenir au colombier.

M. Hovey cite dans le Scientific American un exemple bien curieux de la faculté d’orientation. Il s’agit d’un chat qui devint subitement aveugle.

Dans les premiers temps de sa cécité, l’animal sembla accablé par la plus profonde tristesse. ; il se heurtait aux meubles, tombait en descendant les escaliers. Bientôt il redevint gai et parut reprendre courage.

Il changea d’abord sa manière de descendre les escaliers : au lieu de descendre au milieu des marches, il allait sur le bord jusqu’à ce que, avec ses moustaches, il pût toucher le mur de la cage : il descendait alors très rapidement, suivant la muraille de chaque palier. Il s’habitua si vite à son nouveau genre d’existence qu’une personne non prévenue n’aurait jamais pu soupçonner qu’il était aveugle.

M. Hovey transporta un jour ce chat très loin de la maison en faisant de nombreux détours, et il l’abandonna à lui-même. Après de nombreux miaulements plaintifs, le chat parut prendre son parti et se dirigea en droite ligne vers la maison, où il entra directement.

 

Le Canadien (Québec), 9 novembre 1883.

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