« Si vous me reveniez….. »
Pour ce site, nous passons souvent le râteau. Nous aimons donner la parole à des personnes échappées entre les craques du plancher. Emprunter grâce à elles des sentiers parfois inconnus. Voici cette proposition d’Alphonse Désilets (1860-1956). Il habita un temps le quartier Montcalm à Québec et laissa son fonds au Centre d’Archives régionales du séminaire de Nicolet.
Si vous me reveniez……
Si vous me reveniez, par ce soir enchanté,
J’aurais tant de tendresse et de joie, il me semble,
Que nous ne pourrions que rire et pleurer ensemble
Tant nous serions grisés d’amour et de gaîté !
J’ouirais votre voix, depuis longtemps absente,
Dont les accents rieurs emplissaient ma maison,
Et ce serait comme une amoureuse chanson
Dont vibrerait notre âme aux gaîtés renaissantes.
Laissez-moi vous bercer doucement dans mes bras.
La lune verse en nous sa caresse amoureuse ;
La Nuit rêve en son alcôve silencieuse
Jusqu’à l’heure où son bel amant l’éveillera.
Car le jour ingénu n’est pas loin d’apparaître.
Maintenant que les bruits du soir sont apaisés,
Les étoiles se sont donné mille baisers
Et les jeunes espoirs bientôt s’en vont renaître.
J’ai tant parlé de vous, ce soir, qu’il me semblait
Vous entendre et vous voir dans la nuit qui s’achève….
Parlez tout doucement… J’ignore si je rêve,
Mais ne m’éveillez pas maintenant, s’il vous plaît !…
Alphonse Désilets, Dans la Brise du Terroir, Chez l’auteur, 35, Avenue Cartier, 35, Québec, 1922.
Déjà, de lui sur ce site, nous avons placé son ode à la lune.