Skip to content

Parfois il faut vraiment croire que le Québec tout entier est un pays d’argile

Tant surviennent fréquemment de grands éboulis. Dans un livre de catastrophes, ceux-ci auraient sans doute une place royale.

Cette fois-ci, c’est l’Outaouais qui est frappé.

Une terrible catastrophe s’est produite ce matin, à cinq heures, à Boupouse, petit hameau situé à neuf milles d’ici, un éboulis sur le bord de la Lièvre, qui a causé pour plusieurs milliers de piastres de dommages.

Les habitants de cet endroit dormaient paisiblement, quand tout à coup ils entendirent un bruit effroyable, semblable à celui d’un tremblement de terre. On se lève à la hâte pour constater la disparition de granges, écuries, etc.

Il s’agissait d’un éboulis, et les victimes de ce sinistre accident se voient dépourvues de leur terrain. Cet éboulis couvre une distance d’à peu près un mille de longueur et un demi-mille de profondeur, et s’étend des écluses de Poupore aux extrémités de la ferme de M. Clément, soit une distance d’à peu près un mille sur la rive nord.

Les écluses sont couvertes d’une couche de glaise par à peu près cinq pieds de profondeur, et l’éboulis a renversé une grosse maison vacante sur la rive sud, de sorte que la rivière est complètement bloquée.

À Buckingham, l’eau a baissé considérablement et on s’attend, lorsque l’eau aura fait une trouée à travers l’éboulis, à une hausse si considérable qu’elle pourrait briser les digues des moulins. La population entière est sur pieds.

Il est impossible de communiquer par téléphone au lieu de l’accident vu que les poteaux de téléphone sont à la dérive.

 

Le Canada (Montréal), 12 octobre 1903.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS