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Contribution à une histoire de la nuit au Québec

En 1903, on a trouvé dans les archives de la ville de Montréal un document intéressant.

D’abord, on donne le nom des allumeurs de réverbères et le nombre de fanaux dont ils sont responsables :

Jean Joseph Lampkin : 54

Joseph Sir : 54

Joseph Zippel : 52

Jean-Baptiste Bélanger : 43

Jean-Baptiste Allen : 38

Louis Girard : 38

 

On passe à des données sur le guet à Montréal.

L’éclairage municipal ne coûtait pas à cette époque heureuse $126,000 par année, comme aujourd’hui.

C’était le « guet de Montréal » qui était alors préposé à la surveillance de l’éclairage public.

Le guet, c’était la police. Il logeait dans une maison à lui, situé rue de la Police, maintenant rue des Voltigeurs.

Nous retrouvons « l’Ordre pour le guet de Montréal » écrit en belle ronde et avec moult fautes d’orthographe. Voici, pour l’édification de nos policeman d’aujourd’hui ce premier règlement de notre police municipale, « édictée par Monsieur le Contremaître d’Aubreville, pour la conduite du guet de Montréal, en 1825.

Ordre pour le guet de Montréal

1er art. — Toutes personnes inconnues portant des effets, paquets, coffre ou sac d’argent dans les rues pendant la nuit seront arrêtées.

2e art. — Les femmes qui courent les rues et qui par leur mauvaise conduite causent des scandales seront arrêtées.

3e art. — Toutes personnes qui se battent, querellent, crient ou chantent dans les rues pendant la nuit, de manière à troubler le repos public, seront arrêtées.

4e art. — Toutes personnes qui cherchent à entrer dans les maisons pendant la nuit, en commettant des voies de fait, seront arrêtées.

5e art. — Toutes personnes occupant des maisons a le droit de requérir le Guet dans le cas où il y aurait des étrangers qui y feroit des querelles ou y commettroit des dépradations.

6e art. — Le Guet a autorité d’entrer dans les maisons où l’on crie au meurtre, où il y a des batailles, et ou le feu aurait pris.

7e art. — Les officiers ainsi que les hommes de Guet, lorsqu’ils sont de service, n’ont pas l’autorité d’entrer dans les maisons, à moins qu’il n’en soit requis par les articles 5 et 6.

8e art. — Toutes les personnes qui auront été arrêtées par le Guet seront conduites à dix heures du matin devant Messieurs les Magistrats à l’office de Police, les officiers ainsi que les hommes de Guet qui auraient arrêté des délinquants se trouveront à l’office de Police avec les personnes qui ont été arrêtées, afin d’y faire leurs dépositions.

9e art. — Les officiers du Guet ne permettront à qui que ce soit de jouer de l’argent dans la maison du Guet ; les officiers feront aussi attention que les hommes de Guet ne s’enivre dans la maison du Guet. S’il y avait des hommes qui seront ivres au moment de faire leur service, il ne leur serait pas permis de le faire, les officiers feront leur rapport au Contre Maître et le Contre Maître à Mrs. Les Magistrats, contre ceux qui ne suivront pas le Règlement.

 

Le Canada (Montréal), 21 septembre 1903.

L’illustration de l’allumeur de réverbères, une aquarelle d’Antoine de Saint-Exupéry, apparaît dans l’ouvrage de ce dernier, Le Petit Prince, Paris, Éditions Gallimard, 1946, p. 51.

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