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La foudre frappe de tellement de façons

Le dépouillement des journaux d’hier permet de découvrir constamment des manières nouvelles de la foudre de frapper. Encore aujourd’hui, nous avons tellement raison de nous méfier de cette incroyable puissance.

Voici ici ce que raconte La Tribune, l’hebdomadaire de Saint-Hyacinthe.

La foudre est tombée, mardi, le 7, à Montréal, sur la pharmacie Lachance, coin des rues Ste-Catherine et St-Christophe.

Heureusement l’édifice portait un paratonnerre qui a évité de sérieux dégâts.

Vers sept heures, au moment où M. le notaire Nap. Bleau était à lire son journal, dans son bureau, No 366a rue Rachel, la foudre est tombée sur le fil de son téléphone et a produit une boule de feu d’environ quatre [1,2m] ou cinq pieds [1,52m] de diamètre à l’endroit où se trouvait le téléphone, lequel est complètement brûlé.

Quelques instants plus tard, un peintre nommé Hector d’Amour, domicilié au No 275 rue Rivard, fut frappé par la foudre comme il rentrait chez lui, en revenant de son ouvrage.

M. d’Amour n’a repris l’usage de ses sens qu’au bout de dix minutes, après que le médecin lui eut donné un cordial. Il est encore très faible, mais on espère le ramener à la santé.

La compagnie Royale Électrique dit que les paratonnerres ont protégé son matériel. Chaque circuit est pourvu d’un appareil qui le protège efficacement.

À St-Liboire, comté de Bagot, le même jour, le fluide électrique a joué dans le téléphone de la Cie Paré, chez M. Bachand. Par un curieux caprice, la manivelle pour sonner l’appel a seule été détruite et est tombée par terre. Le téléphone fonctionne bien, mais il ne pourra faire d’appel qu’avec une nouvelle manivelle.

Dans la nuit de mardi à mercredi, il y a eu à Chicoutimi des orages accompagnés d’éclairs et de tonnerre. La foudre a frappé à plusieurs endroits, notamment chez M. Joseph Gagnon où il y a des pertes sérieuses, chez M. Pierre Tremblay, chez M. Georges Vézina et chez M. L. G. Belley ; il y a partout des ravages, mais peu de dommages, à part chez M. Gagnon.

Le réseau téléphonique de MM. Guay et Cie a été fortement endommagé. On calcule que 25 boîtes sont complètement brûlées ; le bureau central de Chicoutimi et celui de St-Alphonse sont fort avariés. Les dommages s’élèvent à plusieurs centaines de piastres.

Au village de Ste-Victoire, samedi, la foudre est tombée sur la grange de M. Joseph Péloquin. Elle fut réduite en cendres. Pertes $1000, c’est avec difficulté que l’on a réussi à empêcher le feu de s’étendre, l’eau était rare, on a dû se servir du lait qui avait été revu à la fromagerie, et on en jeta une grande quantité sur le feu.

 

La Tribune (Saint-Hyacinthe), 17 mai 1895.

Encore aujourd’hui, je doute, mais il faudrait voir, qu’une majorité de la population cesse de parler au téléphone au moment d’un orage, ou évite de se placer dans un courant d’air.

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