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Hommage à la corneille

Du poète et dessinateur montréalais Albert Ferland (1872-1943).  À travers ses mille et un métiers pour gagner sa vie, il mena une double vie, d’écrivain et d’artiste. Dans leur Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord (Montréal, Fides, 1989), Hamel, Hare et Wyczynski écrivent à son sujet : Rêveur perdu dans la grande ville, il chante presque toujours la campagne, l’âme des primitifs, les exploits des ancêtres. Pour le critique, poète et romancier, de Beauharnois, Louis Dantin, son œuvre fait croire à la beauté de « l’âme simple croissant comme l’herbe des prés, coulant à la façon des sources ».

 

Retour des Corneilles

Entends-tu, paysan, la chanson des corneilles,

Du sein du gouffre bleu saluant ton pays ?

Leur retour fait chanter la mémoire des vieilles,

Évoquant les soleils des printemps de jadis.

 

Sais-tu ce qu’il promet le cri de la corneille

Inclinant son vol noir vers la cime des pins ?

Les vieillards sur le seuil iront prêter l’oreille,

Et diront à leurs fils : Les beaux jours sont prochains !

 

Il est rude, dis-tu, le chant de la corneille

Vient aux matins d’avril vanner au fond des bois ;

Mais chez toi, paysan, combien d’espoir s’éveille

Quand l’âme des semeurs est pleine de sa voix !

 

Écoute, paysan, la chanson des corneilles,

Du sein du gouffre bleu saluant ton pays ;

Leur retour fait chanter la mémoire des vieilles,

Évoquant les splendeurs des printemps de jadis.

 Mars 1904.

 

Albert Ferland, Le Canada chanté, livre premier, Les Horizons, Montréal, Déom Frères Éditeurs, 1908. L’illustration d’Albert Ferland lui-même accompagne ce poème.

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