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Mai, le mois de Marie

Il y a peu, j’écrivais que, de 1880 à 1910, l’Église catholique avait défini de manière complète et parfaite la vie quotidienne des populations de la vallée du Saint-Laurent au cours d’une année.

Voici un exemple. Le mois de mai est celui où femmes et jeunes filles, en particulier, sont invitées à gagner l’église à tous les soirs.

Avril fuit, mai arrive et le parfum des fleurs, ces sourires de la terre, se mêle aux rayons du soleil.

Quand vient le mois de mai, c’est dans l’église une fête de chaque soir, c’est une douce fête qui monte aux ciels : la voix fraîche des jeunes filles, le tintement des cloches, les soupirs de l’orgue, le parfum des fleurs, la flamme des cierges, la prière de l’enfant.

Tout autour des autels, remplis de parfum et de lumières, le peuple dit : « Priez pour nous ».

C’est la foi qui survit à l’hiver, c’est l’espérance qui renaît au printemps. C’est ce dont nous allons être témoin pendant tout le mois de mai qui commence dimanche prochain. Tous les soirs à 7 heures, nous verrons les fidèles venir s’agenouiller autour de l’autel de Marie pour lui dire : « Ma Mère, je t’aime ».

 

Le Courrier de Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), 29 avril 1898.

Au mois de mars, celui à saint Joseph, on invitait aussi les fidèles à se présenter chaque soir à l’église, à 7 heures, pour rendre hommage au père de l’Enfant. Et il en allait de même pour le mois de juin, hommage au Sacré-Cœur.

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