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Déjà, au début du 20e siècle, on perdait la vie à la boxe

L’histoire se passe dans la capitale.

Il y avait une lutte de boxe, hier soir, au Patinoir Miroir, mais la fin de la lutte a amené un assassinat. Louis Drolet a succombé après avoir reçu un coup de son adversaire. Il était 6.45 quand il rendit l’âme ce matin. Le pauvre malheureux n’avait pas repris connaissance depuis le coup fatal reçu.

C’est Georges Wagner, un soldat de la citadelle de Québec, qui se mesurait avec Drolet.

Depuis plusieurs jours, on annonçait cette lutte.

Le vainqueur devait toucher 75 pour cent des recettes et le vaincu 25 pour cent.

Il, y avait environ 200 amateurs.

Wagner, issu d’une famille canadienne anglaise des Provinces Maritimes, est en garnison à la citadelle depuis trois ans. C’est un artilleur. C’est un athlète connu sous le nom de « light weight ». […]

Il s’est bien battu hier soir, mais ses coups d’une régularité militaire ont porté trop fréquemment sur la droite de Drolet, et il en a pu résulter une congestion cérébrale.

Louis Drolet, la victime de son art, était âgé de 25 ans. Cordonnier de son état, il était marié et travaillait chez M. Paul Tourigny.

Il demeurait au No 484 rue de la Reine [dans le faubourg Saint-Roch], ayant une épouse et deux enfants, dont le plus jeune n’est âgé que de quinze jours.

Populaire, aimé de ses amis, Drolet mettait les gants, hier soir, pour la première fois. Avant cela, il n’était qu’amateur.

Dès le début, les amateurs jugèrent de son infériorité.

Cependant, il prit l’offensive jusqu’au 15e assaut, les chances étaient de son côté. Wagner avait reçu de rudes coups.

Au commencement du 16e assaut, Wagner lança un coup à droite sur la tête de Drolet qui chancela et tomba sur les cordes. Il paraissait étourdi, et c’est alors que Wagner lui porta le coup de grâce au creux de l’estomac. Drolet tomba, pour ne plus se relever. […]

L’arbitre de la joute était Johnny E. Bruneau, de Saint-Roch de Québec. Il fit pour le mieux, malgré qu’il a déjà donné des preuves d’incompétence comme arbitre lors de la joute Lamothe-Lambert. […]

Wagner a déploré la mort de son adversaire. Cet accident met en danger la continuation des luttes de boxe à Québec.

Les amateurs de pugilat attendent avec impatience le résultat de cette affaire, car il reste encore des joutes de boxe d’affichées pour ce mois-ci, celle de « Pat » Rooney, de Montréal, contre Ludger Lamothe, de Québec, annoncée pour le 13 du courant, et celle de « Alf » Lynch, de Québec, contre « Kid » Dufresne, de Lewiston, Maine, pour le 18 du courant.

 

Le Canada (Montréal), 8 avril 1904.

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