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Le fleuve, toujours le fleuve dont on se préoccupe

Nous sommes à Montréal.

Quantité de curieux se sont rendus hier sur la digue pour se rendre compte de l’état du fleuve.

La glace est toujours solide, mais le travail de désagrégation est en bonne voie.

Un courant assez fort circule au bord de la rive. L’eau n’a monté que de deux pouces et on estime que la gelée d’hier écarte tout danger d’inondation.

Quant à la débâcle, au dire des connaisseurs, elle ne sera pas sensiblement plus tardive que l’an dernier.

Le fleuve est rarement libre avant le 15 avril et la débâcle se fait quelquefois brusquement et en quelques heures. On ne l’attend pas avant la fin de la semaine.

À Batiscan et en face de tous les villages riverains du bas du fleuve, la glace est solide et permet encore la circulation en traîneau.

Samedi, la glace a fait un léger mouvement en face de l’Île des Sœurs.

Refoulés par la masse compacte du champ de glace, les glaçons vinrent s’entasser sur les rives du fleuve et sur les bords de la route de Lachine. À plusieurs endroits, les rails du tramway électrique disparurent sous un amas de blocs de glace.

Un tramway qui tenta de passer dérangea l’équilibre de l’un de ces entassements de glace qui s’écroulèrent avec fracas sur sa toiture. On crut à une catastrophe. Par bonheur, il y avait plus de bruits que de mal et, après un travail ardu, on put dégager le char d’abord et la ligne ensuite.

 

Le Canada (Montréal), 4 avril 1904.

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