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Un arrêt, un moment

Le vent est tombé.

Même les cimes des arbres sont maintenant immobiles.

Autour de moi, l’obscurité, l’hiver finissant, le sommeil des dix mille choses…

Le monde si loin…

Gigantesque dans le faisceau de la lampe-torche, l’ombre du chien qui s’éloigne et semble escalader les troncs voisins.

Féérie des branchages éclairés par en-dessous.

Au loin, tout en bas dans la vallée, balancé à bout de bras, un fanal avance par saccades.

Hurlement d’un train plus loin encore, jetant à la nuit son triple cri de victoire.

Un des derniers…

 

Jacques Rigaux, Zen au jour le jour, Paris, Le Courrier du livre, 1969, p. 85.

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