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Qu’est-ce donc qu’un bon policier ?

On se pose la question, voilà 109 ans.

Nous donnons ci-contre quelques idées du chef Fred Kohler, de Cleveland, Ohio.

C’est en quelque sorte un règlement qu’il a imposé à ses hommes. Dans tous les postes écrit en grosses lettres, le nouveau règlement est affiché en tableau.

En un mot, le chef demande à ses hommes d’être bons et humains — de ne pas faire d’arrestations inutiles, de ne brusquer personne, d’être secourable, de conseiller au lieu de grommeler.

Fred Kohler est âgé de quarante-quatre ans. C’est de lui que le président Roosevelt a dit « Il est le meilleur chef de police que j’aie jamais rencontré ». Et M. Roosevelt s’y connaît, lui qui a déjà été commissaire de police.

Kohler naquit à Cleveland, et y fut d’abord simple constable. C’est le maire Johnson qui le distingua et en fit le chef de police. En peu de temps, il fit de ses hommes le corps de police le plus remarquable de l’Amérique.

L’expérience lui a enseigné les effets pernicieux de la sévérité envers les petits délinquants.

Les conséquences d’une méprise de l’autorité sont infinies. Par exemple, le chef Kohler fait observer qu’un jeune homme de Cleveland se suicida un jour, parce qu’il ne s’était jamais guéri de la flétrissure qu’une justice rigoureuse lui avait infligé pour une faute plutôt légère commise dans son enfance.

D’après les ordres du chef, les policiers n’arrêtent pas un homme sans raisons sérieuses; ils évitent les airs d’autorité; ils agissent sous cette idée qu’ils sont les serviteurs du public et non pas les tyrans. C’est la nouvelle idée de la police et ça semble la bonne.

 

La Patrie (Montréal), 8 février 1908.

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