Le petit hêtre qui aimait se cacher
Avant-hier, je proposais l’image de ce petit hêtre prise exactement à la même date l’an passé. Et maintenant j’en reviens. Voici celle qu’il nous offre douze mois plus tard. Quasi feuille pour feuille, après une nouvelle année de vécue.
J’aime beaucoup emprunter et réemprunter les mêmes sentiers. On s’oblige bientôt à l’arrêt, à autrui, à l’ami, sinon l’ennui nous a déjà gagné.
En forêt, on retrouve les mêmes arbres si l’humain n’est pas passé charcuter les lieux. Les arbres nous accompagnent et nous disent le temps lent, très lent. La patience des choses. La simplicité du bonheur.
Et puis Marie-Victorin (Flore laurentienne, 1964, p. 156) précise que le feuillage persistant parfois tout l’hiver, ce qui est propre à cette espèce chez les jeunes, nous «font juger d’un coup d’œil de l’abondance des Hêtres dans la forêt».
Pour vous ami hors du continent, il ne s’agit pas du Hêtre commun, mais du Hêtre d’Amérique, aussi dit Hêtre américain ou à grandes feuilles. Originaire de l’Est de l’Amérique du Nord, il y trouve là son bonheur.
« En forêt, on retrouve les mêmes arbres si l’humain n’est pas passé charcuter les lieux. »
Le jeune hêtre planté près de ma maison provient justement d’un lieu qui fut charcuté par des humains, petit boisé enclavé où la ville eut raison de la famille qui le possédait en héritage familial en lui imposant des taxes faramineuses.
Avant que les machines ne terminent leur « charcutage », une de mes filles et moi sommes allés recueillir, rescaper un petit hêtre qui n’avait que 4 feuilles sur une branche. Cela fait un peu plus de 15 ans et il s’épanouit agréablement. Lentement mais sûrement. Pour son plaisir et le nôtre.
« Les arbres nous accompagnent et nous disent le temps lent, très lent. La patience des choses. La simplicité du bonheur. »