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La coutume urbaine des visites du jour de l’An

L’après-midi du Nouvel An, en ville, il n’est pas surprenant qu’un homme frappe à la porte, venu offrir ses souhaits aux gens de la maison. Son époux à elle est peut-être absent, parti faire de même chez les voisins. C’est l’homme qui s’exécute, la femme, elle, accueille chez elle les souhaits.

Le visiteur est parfois reçu avec une lampée de rhum, histoire de célébrer cette année nouvelle. Et, bien sûr, le baiser est permis. Les dames de langue anglaise ont la réputation du baiser sur la bouche, les autres, y compris celles de langue française, ne tendent que la joue. En principe, l’homme ne fait qu’entrer et sortir, après cet échange d’amitié.

Parfois, les conditions s’y prêtent moins que d’autres années. À Montréal, La Patrie du 2 janvier 1899, par exemple, le déplore. Il est évident que le Jour de l’An n’est plus ce qu’il était autrefois. Il se fait beaucoup moins de visites et il n’y a pas tant de remue ménage dans la ville. Il faut dire aussi que deux raisons puissantes ont fait que le premier de l’an a été tranquille cette année. D’abord parce que la fête tombait un dimanche. Ensuite parce qu’il a fait hier un froid de loup. Ce dernier a modéré bien des enthousiasmes, a détruit bien des plans, a fait tomber bien des projets et empêcher bien de l’animation. Les promenades en voitures n’ont pas eu, à cause de cela et à cause du manque de neige, la vogue des années dernières.

Quand donc cette coutume a-t-elle commencé en ville, quand est-elle disparue ? Mystère.

Mais on imagine la culture possible des ambiguïtés. Il arrive parfois que la joue rêvée de la voisine soit bien celle qu’on imaginait, très douce. Et puis, lampée de rhum ici, lampée de rhum là, le visiteur finit un brin chaudette à la fin de l’après-midi.

 

L’illustration provient du Cyclorama universel (Montréal), 4 janvier 1896.

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