Des Chinois quittent la métropole et regagnent leur pays premier
La colonie chinoise à Montréal est diminuée de 35 de ses membres. C’est le nombre des Célestes qui ont laissé la métropole pour retourner en Chine via Vancouver hier soir à 9 heures et 40 minutes.
Il est bien connu que les Chinois après s’être enrichis en Amérique retournent en leur pays pour y mourir, mais s’il faut en juger par l’apparence, entourés qu’ils étaient de bagages et de provisions de toutes sortes, ceux partis hier soir avaient l’air de vouloir bien vivre encore quelques années.
Le plus grand nombre de voyageurs étaient habillés à l’Européenne, confortablement enveloppés de paletots de fourrure.
Chacun surveillait ses bagages d’un œil jaloux. Il est entendu qu’un Chinois ne confie jamais aux administrations des chemins de fer le soin de tout ce qu’il apporte lorsqu’il voyage et change de pays.
Ceux partis hier soir habitaient Montréal depuis dix ans environ en qualité de blanchisseurs, quelques-uns comme petits commerçants. Ils avaient suffisamment économisé pour pouvoir retourner en Chine et y vivre en bourgeois d’ici à leur mort.
Ils s’embarqueront à bord de l’Empress of India.
Aujourd’hui, 200 Chinois venant de Boston et New-York sont passés à Montréal en route pour la Chine.
La Patrie (Montréal), 18 décembre 1906.
