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Causons des guides d’identification des oiseaux québécois

carouge-unAu Québec, le premier d’entre eux remonte à James LeMoine, Ornithologie du Canada, I et II, 1860-1861. Il demeure fort intéressant pour les commentaires que l’auteur ajoute à plusieurs de chacune des espèces. Et les silences nous permettent souvent de conclure que l’oiseau n’est pas encore présent au Québec.

Puis chaque guide apparaîtra, et chacun avec ses charmes. J’aime beaucoup les coups d’émotion du naturaliste Claude Melançon, son livre Charmants voisins, dont la première édition apparaît en 1940, et sera fréquemment re-publié par la suite. Les purs et durs s’en moqueront, mais il fut une porte d’entrée pour beaucoup de profanes, moi-même compris. L’ouvrage s’est si bien vendu à ce jour que, par bonheur, on le trouve assez facilement chez les bouquinistes. J’en ai fait cadeau à maintes reprises.

Est venu le guide de Roger Tory Peterson, bien sympathique personnage, habile dessinateur, Les Oiseaux du Québec et de l’Est de l’Amérique du Nord, le livre essentiel pendant quelques décennies.

Maintenant, depuis quelques années, les ornithologues semblent s’en remettre à David Allen Sibley. Mon ami Mario, fou d’oiseaux, possède la première édition, publiée en 2000 par la National Audubon Society, The Sibley Guide to Birds. Je possède la version française, légèrement plus condensée, à deux oiseaux par page à l’occasion plutôt qu’un seul, Le Guide Sibley des oiseaux de l’Est de l’Amérique du Nord (Éditions Michel Quintin, 2006).

* * *

Et puis m’arrive cet oiseau qui se pose sur une branche devant chez moi, très calme, complètement silencieux et immobile, au moins deux fois plus gros qu’un chardonneret. Plutôt que de m’approcher et risquer qu’il parte, je recours au zoom. Sa bavette orange m’intrigue. Qui est-il ?

Mes guides d’identification sont inutiles, aucun ne me présente un oiseau de cette grosseur, tacheté de cette manière et affichant une gorge orange. Par ailleurs, un insectivore à ce temps-ci serait perdu. D’ailleurs cet oiseau dispose d’un fort bec, moins fin que celui d’un insectivore.

Recours à mon ami Mario, qui se demande «Serait-ce madame carouge ou son jeune fiston ?» J’aimerais bien, mais mes guides ne me proposent pas ce qui serait un carouge à bavette orangée. Et Mario de m’envoyer la page numérisée de son Sibley en langue anglaise, où on précise pour l’adulte féminine, page 513 : «throat often washed pinkish-orange».

Ma copie en langue française, p. 400, abrège légèrement le propos : «gorge colorée de rougeâtre».

Et aucune des deux éditions, celle de Mario comme la mienne, ne nous propose un carouge femelle ou juvénile avec une bavette «pinkish-orange» ou «colorée de rougeâtre»,

Voilà pourquoi je ne m’y retrouvais pas. Comme quoi aucun guide d’identification n’est parfait. Merci, cher Mario, encore une fois.

 

En plus de 40 ans, chez moi, je n’avais aperçu le Carouge à épaulettes qu’à deux reprises en décembre : le 1er décembre 1985 et le 19 décembre 1987.

Par ailleurs, en lien avec le commentaire ci-bas de Madame Vincent, elle nous envoie la photographie de son Carouge à bavette orangé prise sur son patio tout près de son potager. Elle habite à Deauville, près du lac Magog. Le dernière des photographies ici-bas est d’elle.

Merci beaucoup Madame Isabelle.

carouge-deuxcarouge-troiscarouge-quatre

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Isabelle Vincent #

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cette information.
    Cela m’a permis d’identifier ce nouveau venu chez moi.
    J’ai pris une belle photo que je peux vous transmettre si vous le désirez.
    isabelle

    6 juillet 2021
  2. Jean Provencher #

    Bien sûr. Avec plaisir.

    6 juillet 2021

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