C’est la folie aux Postes à Montréal

Une activité fiévreuse règne au bureau de poste de cette ville. Nous sommes à l’époque où chacun s’empresse de faire parvenir en Europe, aux parents et amis, les meilleurs souhaits de l’année nouvelle qui va bientôt commencer.

Souvent ces souhaits sont accompagnés de cadeaux et l’on comprend immédiatement combien l’activité est grande au bureau de poste de Montréal.

Cette semaine surtout, parce que c’est la dernière où les matières postales peuvent être expédiées en Europe pour qu’elles puissent y arriver avant Noël, le spectacle dans les différents départements d’expédition est extraordinaire. C’est un encombrement énorme de sacs et de paniers postaux de toutes les dimensions qui sont accumulés les uns sur les autres d’un plancher à l’autre, et à travers cette accumulation les employés des postes fournissent un travail de classement et de distribution qui étonne celui qui n’est pas initié.

Cette année, à cause de la grande prospérité qui règne par tout le pays, les matières postales pour l’Europe sont en plus grande quantité que d’habitude, et l’on assure que les records établis ces années dernières seront de beaucoup dépassés.

La malle pour le steamer Cedric de la White Star Line, close mardi, à destination de l’Angleterre, était volumineuse, et il en était de même de la malle d’hier qui traversera l’océan par le Kaiserin Augusta Victoria de la ligne Hamburg American.

Mais la malle qui battra tous les records sera celle qui se fermera vendredi et qui partira pour l’Europe par l’«Empress of Britain» de la ligne du Pacifique. Des milliers de sacs de matières postales arriveront de l’ouest aujourd’hui et demain. Déjà un grand nombre sont arrivés et classifiés.

Nous sommes en plein dans l’activité qui règne toujours aux approches du temps de Noël.

La Patrie (Montréal), le jeudi 13 décembre 1906.