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À quand une histoire québécoise du vent ?

le ventNous voici dans la capitale, Québec.

La tempête se continue presque aussi violente que la nuit dernière. Le vent et la pluie font rage. Il y a de sérieux dégâts en cette ville. Plusieurs toits ont été enlevés, notamment rue Clairefontaine. À cet endroit, deux maisons en constructions, dont l’une appartient à M. Chaperon et l’autre à M. Boisvert, ont été dépouillées de leur toit.

M. Chaperon vient de faire ajouter deux étages à sa maison et, aujourd’hui, tout le toit est à refaire.

La couverture en tôle du magasin Dynes, marchand de nouveautés, rue Saint-Jean, a été enlevée par la violence du vent, de bonne heure, ce matin. Trois hommes passant alors à cet endroit l’ont échappé belle. Ils ont failli recevoir sur la tête un amas de tôle qui s’est abîmé dans la rue.

Le grand ponton de la compagnie Richelieu, au quai Saint-André, n’est plus de service, pour le présent. La toiture qui le couvrait s’est écroulée durant la nuit. Le ponton devra être remorqué dans le bassin Louise pour subir des réparations; mais comme la saison de navigation est avancée, il ne sera pas remplacé cette année.

Il sera de même pour le ponton de la compagnie de la traverse du côté de Lévis qui a été entraîné à la dérive jusqu’au Cap Blanc [il a donc traversé le fleuve].

La compagnie se prépare à mettre, dès aujourd’hui, ses traversiers d’hiver, «Pilot» et «Queen» en service.

Le traversier «South» est allé se réfugier dans le Bassin Louise. Le «North», malgré que son étrave soit brisée, a fait une première traversée à neuf heures ce matin. Il y avait des centaines de passagers à bord. Le service se continue, mais très irrégulièrement, car le vent souffle encore avec violence et les flots sont en furie.

Le ponton de la compagnie Maritime, à Saint-Joseph de Lévis, a été aussi arraché de son quai. On ignore où il est allé s’échouer.

Plusieurs arbres, sur le chemin de Sainte-Foye, ont été déracinés et renversés sur le chemin. La grande clôture du monastère des Franciscains, chemin Saint-Louis, est renversée.

Tous les services électriques sont dans le plus grand désarroi. La lumière électrique s’est éteinte la nuit dernière et le courant électrique n’a pas été rétabli depuis. En conséquence, le service d tramway est complètement suspendu. Le «Chronicle», dont les presses sont mues à l’électricité, n’a pas encore paru ce matin. On ne croit pas qu’il puisse être imprimé avant cet après-midi.

On rapporte que la tempête est de la plus extrême violence dans le bas du fleuve et dans le golfe. Quelques goélettes sont parties, hier, pour le bas du fleuve. On croit qu’elles ont été surprises par la tempête et ici, dans les cercles maritimes, on est très anxieux de savoir ce qu’elles sont devenues.

On croit qu’il y a plusieurs désastres maritimes dans le bas du fleuve.

 

La Patrie (Montréal), 7 novembre 1907.

L’image provient de Mon premier livre de lecture, textes de Marguerite Forest et Madeleine Ouimet, illustrations de Jean-Charles Faucher, Montréal, Librairie Granger Frères Ltée, 1964. Il s’agit d’un ouvrage approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec, à sa séance du 12 mai 1943.

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