Au sujet du français parlé au Québec
Le «Standard» de Chicago ne croit pas que nous parlons un jargon. La Minerve (Montréal) du 14 novembre 1883 reprend son propos.
Voici ce que ce journal publie à ce sujet :
Les Canadiens-français forment la majorité dans la province de Québec. Ils conservent précieusement le langage et les traditions de leurs ancêtres. Leur langue n’est pas ce patois qu’on leur prête. Des jeunes filles à peine sorties de l’école primaire peuvent en penser ainsi, mais ceux qui se sont donné la peine d’étudier ce peuple savent mieux que cela.
On entend parler, au Canada, le français qui était connu en France il y a deux cents ans. Le paysan parle sa langue avec grande pureté. Son langage est au français moderne ce que la langue de Shakespeare est à l’anglais d’aujourd’hui.
Partout en Canada, le touriste entendra des locutions qu’on retrouve dans les plus vieux et les meilleurs écrivains de France. Naturellement, on rencontrera, dans la conversation, des mots empruntés aux langues indiennes ou des anglicismes, mais ils sont relativement assez rares.
Je puis affirmer qu’on parle maintenant le français au Canada, beaucoup mieux qu’on ne le fait généralement dans les campagnes de France. Ceux qui aiment à étudier cette langue feront bien d’aller l’apprendre dans la province de Québec.