Avant de ranger les patins à roulettes…
Un sport bien populaire à Montréal.
Hier soir, au Stadium, la mascarade, que nous avions annoncée comme devant clore la saison du patin à roulettes, a été on ne peut mieux réussie.
Nous n’exagérons pas en disant qu’elle fut éblouissante, au point d’éclipser toutes les mascarades entreprises jusqu’à présent par nos amateurs.
Aux rythmes d’une musique charmante, dès le début de la soirée, l’immense patinoir [on dit un patinoir à l’époque], tout décoré pour la circonstance, se remplit malgré la température inclémente d’une foule d’amateurs, venus pour s’y divertir en travesti.
Anciens seigneurs aux vêtements richissimes et de bon goût, jolies Canadiennes mises à ravir, semblaient s’être donnés le mot. Il y avait tant et tant de gens costumés, tous admirablement, qu’on ne savait qui l’était le mieux. Une atmosphère de bon goût, d’élégance recherchée, de bonnes manières, enveloppait tout ce monde.
«Tramps», pierrots, mousquetaires, seigneurs d’occasion, princesses, marquises, bergères, évoluant à qui mieux mieux, ravis de figurer dans une mascarade absolument remarquable, et pour laquelle nous adressons nos félicitations à M. J. A. Christin et aux entreprenants et généreux directeurs du Stadium.
Aussi, puisque le patin à roulettes nous dit adieu, habitués que nous sommes aux joies du Stadium, nous nous tenons prêts à acclamer le patin classique, qui nous arrive à grandes enjambées, par un froid désiré et bienfaiteur. Encore une fois, nos félicitations sincères pour le succès d’hier.
La Patrie (Montréal), 27 novembre 1906.