Avez-vous vu Etta ?
On la recherche à l’échelle du continent, ma foi.
À Québec, Le Canadien reproduit cette nouvelle provenant de Montréal.
Le chef de police Paradis, de Montréal, a reçu, hier matin, et affiché dans la salle d’entrée du poste central la lettre suivante qu’accompagne le portrait d’une jeune femme jolie et à l’air distingué.
$100 de récompense.
Disparue de cette ville le 7 novembre 1882, Madame Etta Sample, âgée de 18 ans, taille élancée, haute de cinq pieds et quatre ou cinq pouces, cheveux châtains, grands yeux gris, sourcils forts et bien arqués, une légère cicatrice sur le côté droit de la figure au-dessous de l’œil, teint clair, l’air éveillé et l’ensemble agréable, n’a été que quatre jours mariée.
Son nom de fille est Etta Allman, et ses parents demeurent en cette ville; elle n’a jamais voyagé; lors de sa disparition, elle portait une robe en cachemire noir, garnie en crêpe, et apportait avec elle une robe en velours noir, garnie en satin, un ulster noir en drap épais.
Elle portait aussi des boucles d’oreilles noires. Sur un fort anneau d’or qu’elle porte au doigt est gravé le nom «Etta». Les autres bijoux qu’elle porte sont : un anneau avec une améthyste entourée de perles, un anneau uni avec un chaton en forme de fer à cheval, un anneau en rubis, un autre anneau avec un diamant et deux turquoises, un collier et un loquet monté en perles, de lourds bracelets d’or étrusques.
On la croit désertée dans le but de compléter son éducation, elle a déjà pris plusieurs leçons d’élocution et entend probablement continuer ses études jusqu’à ce qu’elle se croit en état de se livrer au théâtre. Cherchez-la parmi les professeurs d’élocution ou parmi les gens de théâtre.
La récompense ci-dessus sera donnée à quiconque la retrouvera et la retiendra jusqu’à ce que ses amis aient pu la réclamer.
S’adresser
D. T. Bliga,
Détective en chef.
Louisville, Ky, 2 nov. 1882.
Le Canadien (Québec), 25 novembre 1882.
Bien sûr, si nous recevons des nouvelles d’Etta, nous vous les transmettrons.