Que peut-on dire de novembre ?
Voyons voir. Le Franco-canadien, l’hebdo de Saint-Jean-sur-Richelieu, y va de ce propos.
Novembre était le neuvième mois de l’année, lorsque l’année commençait en Mars, mais c’est le onzième mois selon notre manière actuelle de compter.
Les Égyptiens le consacraient à leur divinité Isis, les Romains à Riane [sic], mais notre bonne et tendre mère la Sainte Église Catholique, toujours admirable dans ses actions, en a consacré le premier jour à fêter tous les élus, et toute l’autre partie aux trépassés.
Les modernes le représentent vêtu de couleur de feuille morte, et couronné d’une branche d’olivier; d’une main, il s’appuie sur le signe du Sagittaire, soit à raison de la disposition des étoiles, soit à cause des pluies et des grêles que le ciel darde, pour ainsi dire, sur la terre, soit plutôt à raison de la chasse, dernier amusement de la saison, comme l’enfant qui bat du chanvre en marque les dernières occupations; de l’autre main, il tient une corne d’abondance, d’où sortent diverses racines, dernier présent que nous fait la terre.
Août nous a donné du vent, de la pluie et du tonnerre; Septembre de la gelée, de l’ouragan et des inondations; Octobre, de la boue. Et voilà maintenant Novembre qui nous annonce l’hiver. Passé très triste, avenir plus sombre encore.
Le Franco-canadien (Saint-Jean-sur-Richelieu), 1er novembre 1889.
L’illustration est celle du mois de novembre 2017 de l’organisme Scouts du Canada. Ce calendrier 2017, illustré de dessins de Marie-Ève Tremblay, est charmant. Merci, cher Benny, pour cette belle œuvre et je te prie de saluer tes oiseaux pour moi.