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De grands feux à l’automne 1887

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À compter du 27 septembre 1887, après de longues semaines sans pluie, les forêts brûlent sur les deux rives du Saint-Laurent. Pour voyager, il faut vraiment oublier le bateau et se rabattre sur le train. Voici cette nouvelle en provenance de Sorel dans La Patrie du 1er octobre 1887. Attention : style laborieux.

Le vapeur «Chambly», parti de Montréal mardi [le 27 septembre] à une heure p.m., n’est passé ici [à Sorel, une distance de quelque 80 kilomètres de Montréal] que mercredi matin à 10 heures, ayant passé la nuit vis-à-vis Lavaltrie, la fumée qui couvre le fleuve l’ayant empêché de continuer sa route mardi soir. De Sorel, il est continué jusqu’à Chambly [sur la rivière Richelieu] et il n’est pas encore revenu.

Le vapeur «Trois-Rivières», parti lui aussi de Montréal mardi à 1 heure p.m., a pu se rendre à Sorel le même soir et continuer le lendemain matin jusqu’à Trois-Rivières. Reparti de suite de ce dernier port, il a pu se rendre à Sorel le même soir après avoir eu beaucoup de difficultés à traverser le lac St-Pierre et les îles de Sorel. Il est resté dans notre port, attendant que la fumée disparut [sic] pour reprendre sa ligne.

Le vapeur «Québec», parti de Montréal lundi soir, à 7 heures, s’est rendu à Québec mardi midi. Il est reparti de suite pour remonter le fleuve, mais il a dû jeter l’ancre à la brunante vis-à-vis la Pointe aux Trembles [à quelques kilomètres en amont de Québec], d’où il est reparti mercredi matin, avec beaucoup de difficultés, pour se rendre à Batiscan, où il fallut encore jeter l’ancre et passer la nuit. Reparti de ce dernier endroit jeudi matin, il a pu atteindre Sorel le même soir vers 6 hrs.

Le «Québec» attend lui aussi dans notre port que la fumée disparaisse pour reprendre sa ligne.

Les passagers, qu’il avait en destination de Montréal, sont partis ce matin par les chars du Montréal et Sorel, qui sont encombrés de passagers et de fret depuis que la navigation est arrêtée, c’est-à-dire depuis mardi.

Les vieux navigateurs ne se rappellent pas avoir jamais vu la fumée si épaisse pour intercepter la navigation aussi longtemps.

 

L’illustration provient de L’Opinion publique (Montréal), 18 novembre 1880.

Il nous faudra bien un jour une histoire fine de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent, au moins intérieure.

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