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La grandeur de l’automne

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L’automne, c’est la plus belle saison de l’année. Vous avez toutes les joies du printemps sans en avoir les désillusions.

S’il grêle, s’il pleut ou s’il vente, un bon feu de bois sec, réunis autour du foyer, et la lecture en famille nous fait trouver délicieux le séjour à la maison.

Et puis, quelle est suave cette mélancolie bercée au tintement de la vitre par une fine pluie !

En automne, il n’y a pas de déception possible. Vous vous attendez toujours au mauvais temps, et quand il ne vient pas vous en êtes réjouis.

Ces dernières belles journées de l’année sont comme les derniers reflets qu’une lampe projette avant de s’éteindre et qui brille d’un éclat plus vif, pour parler le langage de Lamartine. Rien d’enivrant comme des crépuscules qui laissent croire encore à la lumière et préparent lentement, sans secousse, à la sombre horreur des nuits.

Elles sont charmantes les promenades à travers les prés, qui revêtent parfois une nouvelle verdure; elle est splendide cette lutte de la nature affaiblie, dont la vie en elle se décroche comme on dégrafe une armure sur une panoplie. Dans ces derniers efforts pour se soustraire à la mort dont elle s’imprègne malgré elle, dans son dépérissement même qui laisse prévoir pourtant un regain de vitalité pour plus tard, elle est sublime à voir et à contempler.

 

G. D. [sans doute Gonzalve Desaulniers], Le Monde illustré (Montréal), 20 octobre 1888.

À quand donc une anthologie sur l’automne québécois ?

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