Un nouveau serpent de mer
Voilà un moment que nous avions repéré un autre serpent de mer. Pourtant ils sont plutôt fréquents dans la presse d’il y a plus de 100 ans. Et je crois qu’en parler attise la conviction qu’on pourrait en trouver dans sa cour, ma foi.
Celui-ci est à l’autre bout de la Terre. La nouvelle provient de Queenstown, en Nouvelle-Zélande.
Le navire Emblem qui est arrivé dans le port de cette ville a fait la rencontre d’un serpent de mer. Le capitaine M. Roberts raconte la chose de la manière suivante :
«Je me promenais sur la poupe, vers 10 hrs du matin le 5 août courant. Il soufflait alors une légère brise d’Est. La mer était très calme et le soleil brillait. J’entendis alors le contre-maître qui criait : «Qu’est-ce que cela ? ciel ! qu’est-ce que cela ?» Au même instant, il me montra sur la surface de l’eau un long objet sans mouvement à quelque distance de l’avant du navire du côté du tribord (droit). Le navire filait à 4 nœuds à l’heure.
«Cet objet resta au même endroit jusqu’à ce que l’eau rebroussée par le navire l’eut atteint. Alors il releva la tête (c’était un serpent de mer). Elle était de la grosseur de celle d’un veau. On eut dit que l’animal surveillait les mouvements du navire. Il ouvrit alors la bouche montrant une rangée de dents de quatre pouces de longueur.
«Tout l’équipage au nombre de 21 hommes vint sur le côté droit du navire et constata le même phénomène que moi. Le charpentier du bord voulut que nous le harponnions mais aucun des hommes de l’équipage n’a su tenter cette besogne. De fait, j’avoue que ce monstre marin en plongeant sous le côté du navire ne nous causa pas de dommages sérieux.»
Le capitaine, le contre-maître et les hommes de l’équipage qui sont tous de vieux marins disent qu’ils n’ont jamais rien vu de semblable.
Le Canadien (Québec), 3 septembre 1885.
Ci-haut, ce serpent de mer est une création de l’artisan Rock Leblanc, de Sainte-Sophie-de-Lévrard.
