Elle serait venue d’Asie
Après une escale en Europe, la voilà en Amérique au 16e siècle, importée bien sûr. Toutes les hémérocalles du monde viendraient d’elle : l’Hémérocalle fauve. On la dit Belle d’un jour, Lys d’un jour, et quoi encore.
Ici, on ne parle plus d’une importée, mais d’une naturalisée, tant elle s’est trouvé un lieu tout à fait pour elle. Mise en terre, on dirait que plus jamais personne n’aura sa peau à cet endroit où maintenant elle croît. C’est proprement une incroyable. Et, durant une année, jamais ne s’offre-t-elle avec autant de flamboyance qu’en juillet.
5 commentaires
Publier un commentaire
Elles sont magnifiques ces hémérocalles! Même si maintenant on peut trouver des centaines de variétés et qu’elles sont un peu boudées, elles règnent encore dans nos campagnes et sont parmi les plus généreuses. Elles ensoleillent nos devants de maisons même les jours de pluie!
Bravo pour votre belle collection!
C’est étonnant, en effet, de voir comment elles sont partout dans nos campagnes. Il suffit de simplement les observer. Devant les maisons. Sur les parterres réunies en massifs. Errantes dans les champs en friche. Bordant nos fossés. Audacieuses échappées. Partout. Vraiment «parmi les plus généreuses» comme Vous dites.
Cette «collection», comme pour mon groseillier à maquereau, n’est pas de moi, mais de madame Bergeron qui a vendu cette maison en 1973 pour aller vivre, rue Lajeunesse, je pense, à Montréal, après y avoir élevé sa famille. J’ai acquis les lieux en 1976. Et j’ai eu peur pour ces hémérocalles quand des travailleurs sont venus «remonter» mon devant de maison bien vieux et bâtir une nouvelle galerie. En plein été, ces fleurs avaient été réduites à néant, cassées, brisées, piétinées et repiétinées, à peu près mortes dans la vase que les ouvriers avaient créée. Je me suis dit «Elles sont finies». Et le printemps suivant, surgissant de terre, elles reprenaient fidèlement leur train.
Vous dire comme ça… Les hémérocalles fauves, elles sont increvables. Vraiment. J’en ai arraché des dizaines de plants, il y a quelques années, qui avaient littéralement envahi le bout du potager. Je les aime bien, mais pas là où j’ai besoin du sol pour cultiver. Je les ai balancées à bout de bras, sans ménagement, sans me soucier de leur atterrissage. Dans les ronces, les grands foins, les repousses d’arbres, n’importe où. Il faut savoir que mon potager est sis sous une emprise de Hydro-Québec, étant pour une partie ce qu’on pourrait appeler un « terrain vague ». L’année suivante, ici et là, un peu partout, même sans avoir été mises en terre d’une quelconque manière, elles ont repoussé. Timidement, puis de plus en plus assurées et décidées. Elles sont toujours là. Et se sont multipliées.
Je Vous crois, je Vous crois. Ce sont de bien grandes vivantes !