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Voilà maintenant la peste blanche (premier de deux billets)

Une chambre pour sept personnesAu début du 20e siècle, on voit apparaître cette expression dans la presse québécoise. Vingt ans plus tôt, le médecin et bactériologiste allemand Robert Koch avait découvert la bactérie responsable de la peste blanche, la tuberculose, le «bacille de Koch». Aussi, lentement, le corps médical sera alerté.

Le 4 juillet 1908, le quotidien montréalais La Patrie lui consacre un dossier.

Depuis quelques années, aucun fléau n’a fait tant de ravages dans notre province et dans le monde entier que cette terrible maladie qu’on a surnommé la «Peste blanche» et qui s’appelle la tuberculose.

Les statistiques établissent qu’à lui seul ce mal implacable fait plus de victimes que toutes les maladies contagieuses réunies. Les statistiques municipales ont prouvé l’an dernier, et cette année vaut encore, que ce mal désastreux immolait, chaque jour dans notre ville même, plus de dix victimes.

Qu’on relise chaque mois avec attention les rapports publiés par les revues des sociétés de secours mutuels et on constatera la vérité de cette affirmation. Et, en lisant ces rapports, un fait nous a singulièrement frappé, c’est que la tuberculose, sous toutes ses formes, frappe surtout notre jeunesse et, pour peu que ce mal continue son œuvre néfaste, il y va de l’avenir de notre race. Pour ce qui est de notre connaissance personnelle, nous pouvons affirmer avoir vu mourir en trois semaines quatre personnes minées par la phtisie.

Il va donc falloir prendre une résolution énergique, et, qui que nous soyons, il faut dès à présent enrayer le progrès de ce mal implacable. Et le premier remède qu’il faut adopter, c’est de donner aux poumons le pain qu’il leur faut.

Manquer de pain n’est-elle pas la pire des misères; mais il est une misère plus grande : c’est de manquer d’air. «L’air est un pain qui se respire au lieu de se manger.»

La première condition pour arrêter les progrès de la tuberculose est de donner sans cesse à nos poumons la quantité d’air dont ils ont un besoin impérieux. Cela semble tout simple à première vue. Pourtant, rien n’est moins ordinaire, moins conforme à nos habitudes.

Songeons-nous que beaucoup de malheureux vivent confinés dans des pièces où ils ne respirent qu’un air insuffisant et empoisonné. A-t-on visité, par exemple, ces grands établissements industriels, comme les teintureries, les fabriques de caoutchouc, les laminoirs, où l’air est vicié et saturé de microbes. Songeons-nous même que les plus fortunés d’entre nous, par suite d’une déplorable hygiène, passent une bonne partie de leur vie dans des pièces où d’impalpables poussières entretiennent elles aussi une armée de microbes malfaisants ?

On ne se fait pas d’idées des troubles de tout genre que peut causer dans l’organisme un air vicié, et on devrait s’efforcer plus à observer strictement les conseils que nous donnent les hygiénistes et les médecins.

Pour réussir complètement à se prémunir d’une façon certaine contre le mal, il suffirait d’adopter quelques principes élémentaires, mais indispensables. Et suivant ces principes, on se mettra plus sûrement en garde contre une cause permanente de fatigue et d’usure précoce.

 

La suite : demain.

une chambre dans un sanatorium

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