On n’en a pas fini avec la comète
En 1910, la comète de Halley a fait beaucoup parler, au Québec à tout le moins. On fut même tenté de la rendre responsable des semaines printanières de mauvais temps. Mais voilà que sitôt partie, on apprend qu’elle reviendra.
Nous avons déjà publié un article du colonel Marchand sur la comète de Halley.
Dans une seconde étude, l’auteur prétend que cet astre à longue queue éblouissante n’a point encore été visible et il nous promet sa venue au mois d’août ou au mois de septembre. Citons la dernière partie de ce deuxième article :
«La comète de Halley tout spécialement, en raison de l’emplacement du plan de la trajectoire régulière sur laquelle l’astre se meut, ne peut absolument rien par elle-même non plus que par sa queue contre la sécurité de la Terre.
«Attendons tranquillement son arrivée; et bornons-nous à jouir sans crainte aucune, sinon sans émotion, d’un spectacle rarissime, que tout annonce devoir être exceptionnellement beau au passage d’août-septembre 1910 — passage dont je voudrais pouvoir croire que j’ai pu, si peu que ce fût, accroître l’intérêt par la présente contribution et celles qui suivront d’ici l’ouverture.
«Car le sépulcre ambulant livré à l’incendie n’est pas encore passé avec son escorte de flammes. Bien près de l’endroit où il était encore visible le 9 mai dernier, il se tient dans la radiation solaire qui le dérobe à nos yeux et au sein de laquelle il se plonge encore davantage aujourd’hui même.
«Les télescopes des observatoires ne tarderont pas à le retrouver s’ils sont pointés entre cinq et huit heures du matin dans la direction indiquée. Et ils suivront alors ses déplacements en retour, sans le quitter, jusqu’au moment de sa grande entrée qui, cette fois, ne sera pas manquée comme la dernière, — manquée non pas par sa faute, mais bien par celle… de la Terre.
«La lumière — la plus grande radiation — est le seul corps qui dérobe périodiquement à nos regards les comètes et les planètes les plus proches de nous au cours de leurs évolutions bien proches de n’être plus mystérieuses.»
La Patrie (Montréal), 11 juin 1910.
