Les colporteurs pourront continuer de crier
Les colporteurs montréalais s’inquiétaient. La Ville s’apprêtaient à leur défendre de crier dans les rues, chemin faisant, juchés sur leur voiture, pour annoncer leurs produits.
Les colporteurs à qui il était défendu de crier dans les rues, en vertu d’un règlement devant le Conseil, sont allés se plaindre à l’Hôtel de Ville de ce qu’on leur enlevait le moyen de vendre leur marchandise, alors que la ville leur imposait une taxe de cent dollars pour avoir le droit de vendre.
La Commission de la Législation, à sa séance d’hier après-midi, écouta les plaintes et résolut de faire droit aux réclamations des intéressés. On fit mander le chef Campeau [le chef de police de la ville] qui déclara que les cris continuaient de plus belle, attendu qu’il était impossible de les supprimer.
Après discussion, il fut convenu que la police verrait à prohiber les cris trop bruyants qui sont une «nuisance» aux termes d’un autre règlement, et que le règlement défendant les cris dans les rues serait amendé, en supprimant la clause 8.
Les colporteurs avaient envoyé une délégation qui se déclara satisfaite du changement proposé.
La Patrie, 15 juin 1910.