Quelques textes amoureux
Extraits d’une petite anthologie d’Helen Exley à ce propos, parue aux Éditions Exley à Bierges en 1994.
Ce mois de mai
Ce mois de mai, ce mois de mai
Ma verte cotte je vêtirai
De beau matin me lèverai
Ce joli, joli mois de mai
Un saut, deux sauts en rue je ferai
pour voir si mon ami verrai
Je lui dirai qu’il me mignotte
Le mignottant, le baiserai
Chanson (13ième siècle)
* * *
Le sourire de sa bouche
L’éclat de ses yeux
Et le flot magique de ses paroles
La pression de ses mains
Et — ah — son baiser !
Mon cœur est lourd
Et de paix plus je n’ai
Plus jamais n’en aurai
Plus jamais
C’est vers lui que mon cœur
Et que mes genoux volent
Ah ! Que ne puis-je l’enlacer
Que ne puis-je le retenir
Et l’embrasser
L’embrasser tant que je voudrai
Dussé-je mourir
Mourir de ses baisers.
J. Wolfgang Goethe (1749-1832), «Faust»
* * *
Au coucher du soleil
Au coucher du soleil, si ton âme attendrie
Tombe en une muette et molle rêverie,
Alors, mon Clinias, appelle, appelle-moi.
Je viendrai, Clinias, je volerai vers toi.
Mon âme vagabonde à travers le feuillage
Frémira. Sur les vents ou sur quelque nuage
Tu la verras descendre, ou du sein de la mer,
S’élevant comme un songe, étinceler dans l’air;
Et ma voix, toujours tendre et doucement plaintive,
Caresser en fuyant ton oreille attentive.
André Chénier (1762-1794), «Les Bucoliques»