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Le mot s’adonner

junco ardoise qui tire la langue

Dans La Patrie, l’historien et journaliste Ernest Myrand tient parfois durant les années 1890 une chronique linguistique.

Ici, le 7 avril 1894, il s’en prend au mot «s’adonner», un mot largement répandu dans la société québécoise, apporté de France par les premiers colons qui gagnaient les rives du Saint-Laurent.

Personnellement, j’aime bien, mais l’homme n’apprécie guère.

Voici un autre mot dont on fait un usage bien abracadabrant dans notre langage à la Louis XIV.

Le verbe s’adonner veut dire s’attacher particulièrement à une chose, s’y complaire avec passion. S’adonner à l’étude, à la boisson.

On dit aussi s’adonner à un lieu, à une société, pour s’y rendre, la fréquenter habituellement.

Il signifie en outre se convenir, s’unir, sympathiser, en parlant des choses morales. Deux caractères s’adonnent.

Les Canadiens disent : je m’adonnais à passer, lorsqu’il s’est mis à la fenêtre. Pas français. Dites : je passais justement.

Ils disent aussi : Vous voilà ? cela s’adonne bien, j’avais affaire à vous. Pas français non plus. Dites : cela tombe bien.

On entend dire assez souvent aussi : je m’adonne bien avec cette personne. Pas plus français. Dites : je sympathise bien avec cette personne; nos caractères s’adonnent.

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