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Le bonheur du printemps revenu

Junco sur branche

Voilà ce que chante Francoise (Robertine Barry) dans sa Chronique du lundi, le 22 avril 1895.

J’écris près de ma fenêtre ouverte.

L’air est doux, délicieux. Il m’apporte je ne sais quels tendres pensers [sic] qui me réchauffent jusqu’au fond de l’âme, ma pauvre âme engourdie et somnolente pendant les froidures de ce long hiver.

Jamais le ciel ne m’a paru plus bleu qu’à cette heure du jour mourant, où quelques légers nuages, floconneux et transparents, l’estompent de temps en temps, et jamais peut-être la vie n’a paru meilleure !

Les enfants qui jouent dans la rue tout en bas de moi le trouvent peut-être aussi et manifestent leur joie à leur manière par des cris bruyants.

La nature pénètre tout de ses effluves printanières et dore tout de son éternel renouveau.

Que viennent les jours sombres, ils ne nous attristeront plus autant, car nous savons que l’été est à nos portes, que la sève bienfaisante gonfle déjà l’écorce des arbres, que les feuilles soupirent impatientes dans leurs prisons embaumées et que bientôt, bientôt les roses vont fleurir……

 

La Patrie (Montréal), 22 avril 1895.

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