Quand donc nos météorologistes d’aujourd’hui éviteront-ils les qualificatifs excessifs au sujet du temps qu’il fait ?
Pas plus tard qu’il y a deux jours, à moins 15 la nuit, l’un d’entre eux disait que nous vivions des «températures extrêmes». Allez donc. Il faut s’informer un brin sur l’histoire du climat québécois pour apprendre à être bien prudent avant de recourir au mot «extrême»… et en avril.
La neige, dites-vous ? Il en est de même pour elle. Voyez ce simple paragraphe de l’hebdomadaire Le Sorelois du 7 avril 1885.
Nous avons eu depuis jeudi [le 2 avril] jusqu’à samedi soir une violente tempête de vent de Nord-est. Il est tombé une couche de neige de deux pieds d’épaisseur, que le vent a amoncelée partout où il a rencontré des obstacles. La circulation a été complètement interrompue sur les voies ferrées et les chemins de la campagne. Le fait est que c’est la plus forte tempête que nous ayons eue cet hiver. Nos rues sont encombrées de monceaux de neige qui, en certains endroits, s’élèvent à une dizaine de pieds de hauteur [plus de deux mètres].
En 1977, le matin du 11 avril, lundi de Pâques, naissait mon fils aîné, quelques jours seulement après une violente tempête le Jeudi-Saint, soit le 7 avril. Les rues étaient impraticables au matin du 8… C’était pas dans un fond de campagne reculée, mais à Lauzon.
Comme vous le dites, les « extrêmes » pour parler du temps actuel, c’est pousser un peu le bouchon…
Je me suis souvent demandé quel plaisir trouvait un météorologiste à forcer la note. L’espérance qu’on nomme son nom dans les pauses-café des bureaux l’avant-midi et l’après-midi, qu’il en devienne la vedette ?
Un monde avide de statistiques ? De superlatifs de tout poil ? Une envie de se faire peur ?(pour pouvoir mieux se plaindre ensuite ???)
À mon sens, c’est tout à fait en lien avec nombre de publications qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux… Soupirs.
Je me suis promenée sur cette page qui ne contient pas tout, mais donne une certaine idée du mois d’avril… qui n’en fait toujours qu’à sa tête ! http://www.meteo.org/archives/hist04.htm
On peut même dire qu’au Québec, chaque mois fait à sa tête. Une amie, à qui je répète que mai est «le mois le plus beau» [selon ce que dit la chanson, bien sûr], n’a jamais manqué l’occasion de m’agacer, de me mettre le nez dans la soucoupe de lait quand le mois de mai est vraiment approximatif.
Et le p’tit minou prend sa lampée, sa lichette devrai-je dire.