Que valent les prophètes de la température ?
En mars 1883, le chroniqueur de La Patrie, à Montréal, en a marre à la fin de l’hiver tellement long… et des prophètes de la température que sont Vennor et Wiggins, à qui les média donnent pourtant si facilement la parole.
Nous n’avons eu qu’une suite de tempêtes depuis le commencement du mois. L’hiver ne nous a pas donné un instant de répit. Quand on songe que demain est le premier jour du printemps et que l’hiver a commencé presque en novembre, on aurait lieu de se plaindre de ses empiètements.
Il a fait une très forte tempête encore la nuit dernière. Comme d’habitude, les chemins de fer sont obstrués et les convois en retard de plusieurs heures.
Il paraît que ce n’est pas la dernière, car la plus forte de l’hiver doit se manifester, dit-on, les 25, 27 et 30 courant.
Bien que l’hiver ne paraisse pas toucher à sa fin, il n’en est pas moins remarquable que des corneilles et même des hirondelles, dont l’arrivée annonce toujours le printemps, ont été vues dimanche dans la ville et ses environs.
À propos des prophètes de la température, un journal américain formulait dernièrement ainsi leur gradation, suivant leur ordre de mérite.
Au premier rang viennent, disaient-ils, les castors, puis les outardes, les canards, les hirondelles, les corneilles, puis encore une foule de quadrupèdes, oiseaux palmipèdes, et enfin tout au bas de l’échelle, il nommait «ex œquo» Vennor, Wiggins et les rats musqués.
La Patrie, 20 mars 1883.