Plaidoyer pour que l’entretien des trottoirs appartienne à la municipalité
Longtemps, au Québec, il relevait des citadins de prendre soin de la portion de trottoir devant chez eux. À Montréal, ce n’est pas un succès. Dans sa page éditoriale, La Patrie du 16 février 1905 réclame que la municipalité en soit responsable.
La voirie n’a rien à faire durant l’hiver au nettoyage de nos trottoirs. Ce sont les propriétaires qui en ont la responsabilité. Le résultat est qu’il n’y a pas de ville en Amérique où les trottoirs soient plus détestablement mal faits que les nôtres.
Au lieu de l’uniformité, nous avons la difformité. Vis-à-vis telle maison, la neige est enlevée jusqu’au trottoir en bois ou en pierre, vis-à-vis de telle autre, l’on croit bon de laisser quelques pouces de neige ou de glace.
Nos trottoirs ressemblent à des casse-cous, ou plutôt ils en sont.
Pourquoi la voirie ne prendrait-elle pas la charge des trottoirs, comme cela se pratique à Ottawa, par exemple ? Dans la capitale de la Puissance, le conseil de ville a une excellente organisation. En un clin d’œil, les rues sont nettoyées et les trottoirs sont mis en bon état.
Ici, nous en sommes encore au système des petits tombereaux.
Dans l’illustration, «nous voyons un homme en veste de laine et chapeau arrosant un trottoir sur la rue Sherbrooke Ouest, à l’intersection de l’avenue Elmhurst, à Montréal». Cette image prise le 21 mars 1938 par Conrad Poirier est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, Photographies. Cote : P48, S1, P3252.