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À moins 40 aujourd’hui, dit-on, avec le facteur éolien…

animaux indifferents au froid

Il fut un temps où la presse du nord-est de l’Amérique du Nord s’entendait pour affirmer que l’hiver de 1903-1904 en était un vrai.

On rappelait, par exemple, le gel du lac Michigan.

Puisons dans le journal La Patrie (Montréal) maintenant.

À Lyster, dans les Bois-Francs, au sud du Saint-Laurent, on signale un froid de loup.

Il fait toujours un froid rigoureux. Malgré tout, nos braves cultivateurs s’empressent de charroyer leur bois de pulpe, etc. La Patrie (Montréal), 4 février 1904.

La ville de Sherbrooke crie à un grand froid.

La température est toujours excessivement froide. La Patrie, 5 février 1904.

Mais on se console.

Le froid intense que nous subissons restera mémorable dans nos hivers des Bois-Francs. Il se dépense beaucoup de bois, mais on remarque que la maladie et les accidents par incendie sont assez rares. Nous pouvons en remercier la Providence. La Patrie, 8 février 1904.

Saint-Urbain, en Montérégie, est paralysé par le froid.

Les fortes tempêtes et le froid excessif que nous avons depuis le commencement du mois de janvier paralysent tout à fait notre commerce. Les chemins sont dans un état déplorable. Il nous est impossible de sortir pour le transport de notre bois et de nos produits. Nos plus anciens citoyens prétendent que c’est l’hiver le plus rigoureux que nous ayons eu depuis bien longtemps. La Patrie, 6 février 1904.

Bien plus, La Patrie le dit, le lac Supérieur, un des Grands Lacs, de l’Amérique du Nord, est à la toute veille de figer, comme le Michigan.

Le 8 février 1904, le quotidien montréalais prévient qu’il deviendra sous peu «le plus grand rond de glace au monde».

Tout indique qu’avant la fin de février, le lac Supérieur dans toute son étendue sera couvert d’une glace solide comme un vulgaire étang.

Le Canada offrira au monde entier le plus grand rond de glace du monde, sur lequel tous les sports de l’univers pourraient sans encombre se payer le luxe d’une mascarade.

Les anciens de la région déclarent que les pronostics annoncent que cette mer intérieure gèlera sur toute sa surface, fait encore inconnu de mémoire d’hommes. Il y a actuellement plus de glace sur le lac qu’en aucun temps durant les douze dernières années.

Décembre a été froid. Du 23 au 27 janvier dernier, la glace s’est formée rapidement. Le lac à l’heure présente forme à perte de vue un immense champ de glace vive. De Port Arthur et de Fort William, nulle nappe d’eau n’est en vue.

De Bayfields, la glace s’avance à 40 milles dans le lac [plus de 64 kilomètres].

Le capitaine J. J. Hibbard, de Duluth, ne croit pas que la navigation soit ouverte avant le 20 mai, peut-être le 1er juin prochain. Le seul hiver semblable, dit le capt. Hibbard, fut celui de 1863-1864, alors que la surface du lac Supérieur semblait être un immense miroir où comme un mirage se reflétaient les grandes forêts de l’ouest.

 

L’image vient de l’ouvrage de Martha et Charles Shapp, illustrations de Laszlo Roth, adapté en français par André Saint-Pierre, Montréal, Grolier Ltée, 1966.

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