La visite des crèches
Aviez-vous prévu faire la visite des crèches ? Je ne sais pas chez vous, mais, ici, dans mon pays, il fait gros temps. Tempête. Nous souhaitions la neige, la voici. Abondante.
Il y a un peu plus de cent ans, les journaux indiquaient à leurs lecteurs l’endroit des plus belles crèches. Un exemple ? Voici celle de l’église Saint-Joseph, à Montréal.
Les nombreux fidèles qui ont visité, l’an dernier, la crèche de Noël, à l’église St-Joseph, rue Richmond, n’en ont certainement pas perdu le souvenir. Cette année encore, on a installé, au même endroit, une nouvelle crèche rivalisant avec la première, de fraîcheur, de naturel et de vie.
Elle occupe le transept droit de l’église; d’élégantes draperies bleues, disposées avec art et semées d’étoiles, en forment la voûte.
À l’arrière-plan, on aperçoit, paisiblement assise sur sa montagne, la ville de Bethléem, ses dômes et ses rues étroites.
Sur la gauche, s’étend la campagne telle qu’elle est en Orient au mois de décembre : les arbres sont dépouillés, tout est désert, seuls les bergers et leurs chiens veillent sur le troupeau.
Vers la droite, la scène change : ce sont les Rois mages couverts de pourpre et d’or, suivis de leur brillante escorte et se dirigeant vers l’humble étable.
L’Enfant-Dieu est au centre, sous un toit grossier, appuyé au rocher, entouré de sa Mère, de saint Joseph et des pauvres bergers revêtus des costumes de l’époque et portant dans leurs bras de modestes agneaux, leurs présents.
Toute cette scène charmante est propre à frapper heureusement l’imagination de la jeunesse, à réveiller la foi et à parler éloquemment au cœur de tous les chrétiens.
La Minerve (Montréal), 28 décembre 1896.
La crèche apparaissant ici est celle que l’on retrouve sur le parvis de l’église de Saint-Augustin-de-Desmaures.