Montréal se réjouit de la neige
L’hiver semble vouloir prendre le dessus. Ce matin, à la surprise générale, une tempête de neige s’est abattue sur notre ville.
En quelques heures, les rues étaient remplies, au point que les tramways ont eu quelque difficulté à donner un service effectif.
Cette bordée est la plus grosse que nous ayons eu depuis le commencement de la froide saison. Elle marquera, sans doute, la fin de cette température trop douce que nous avons eue depuis une quinzaine. Elle signifie aussi une reprise des affaires en général.
Pour le pauvre, c’est une aubaine, pour le marchand, c’est l’espoir de voir son stock s’écouler. Pour tous, c’est un sujet de prospérité. Car il n’y a pas à se le cacher, en ce temps de l’année, pour que les affaires soient bonnes, il faut que la terre soit couverte de neige et qu’il y ait de bons chemins.
Espérons que cette tempête sera suivie d’un de ces bons froids qui fera geler le St-Laurent, pour que nous puissions avoir des traverses avant le jour de l’an.
La Patrie, 21 décembre 1905.
