Skip to content

Poèmes d’amour japonais

Lorsque, la nuit

Nous avons vu notre aimée dans un rêve

Même fugitif,

De notre couche, le lendemain

Comme nous lever nous paraît triste !

Le moine Sosei

 

Quoique le vent d’automne

Me transperce jusqu’aux os,

Ce n’est pas parce qu’il souffle

Que le cœur de la femme que j’aime

S’envole loin de moi.

Ki no Tomonori

 

Qu’est-ce que la vie ?

Une chose aussi éphémère

Que la rosée,

Mais pour te rencontrer

Je la donnerais sans regret.

Ki no Tomonori

 

Le vent d’automne

Vibre comme une harpe

Dont le seul écho

Sans raison avive

Ma passion pour l’aimée.

Mibu no Tadamine

 

Qui donc à l’amour

A pu donner

Son nom ?

Il aurait dû l’appeler

Tout simplement mourir.

Kiyohara no Fukayabu

 

Quand je ne serai plus,

Pour avoir dans un autre monde

Un heureux souvenir

Je voudrais une fois encore

Te rencontrer aujourd’hui.

Izum Shikibu

 

Ô futilité

Combien de nuits, dans une attente aussi vaine

Que de vouloir écrire des chiffres

Sur l’eau courant,

Ai-je dû dormir seul !

Fujiwara no Masatsune

 

À travers les interstices

De mon rideau de bambou

Passez à votre aise

Si ma mère qui m’a tendrement élevée me questionne

Je dirai que c’est le vent.

Anonyme

 

Plus encore

Que sur l’eau qui court

Écrire des chiffres,

Chose vaine est d’aimer

Celle qui ne vous aime.

Anonyme

 

Êtes-vous venu à moi ?

Serais-je allée vers vous ?

Je ne me le rappelle plus.

Était-ce un rêve ou la réalité ?

Étais-je endormie ou éveillée ?

Ariwara no Narihira

 

Les nuits d’automne

Ont la réputation d’être longues

Mais quand on les passe avec une personne aimée,

Avant qu’on ne s’en doute

L’aurore est déjà là.

Ono no Komachi

 

Extrait de Anthologie de la poésie japonaise classique, traduction, préface et commentaires de G. Renondeau, Paris, Gallimard, collection Unesco, 1971.

Photographie : Doux désir de Linda Giard.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS