L’histoire de Boston et du cheval
On ne soupçonne pas l’intelligence des bêtes. Ma mère raconte dans ses mémoires, qu’habitant un rang de Saint-Raymond de Portneuf, il était coutume qu’un parent, le père ou la mère, place dans un traîneau, une sorte de boîte de bois sur patins, trois de leurs jeunes enfants et demande à Boston, un terre-neuve, le gros chien de la famille, de les mener à l’école.
Le chien s’exécutait et revenait à la maison, la voiture vide. Plus tard, dans la journée, il retournait, voiture vide, chercher les enfants.
Mais j’ignorais qu’on pouvait faire de même avec un cheval. L’histoire se passe à Saint-Janvier, dans le nord de Montréal.
Mardi dernier, 1er décembre, MM. Labonté, curé et vicaire, sont allés à St-Jérôme s’unir à plusieurs de leurs confrères; on fêtait la St-François-Xavier, patron de M. de la Durantaye, curé de Saint-Jérôme.
La fête a été splendide et on s’y est bien amusé, dit-on.
Au retour, une surprise désagréable attendait notre curé. On avait envoyé sa voiture au devant de lui aux chars, mais, en voyant venir le train, le cheval s’affola, tourna bride et revint au presbytère à fond de train.
L’animal est arrivé sain et sauf au presbytère; mais il avait oublié sa voiture en chemin.
La Patrie (Montréal), 7 décembre 1903.
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